Édition synthétique
Plusieurs facteurs entrent en compte dans la distribution spatiale du climat : latitude, relief, situation géographique, propriétés thermiques de la terre et de la mer, courants marins et circulation de différentes masses d’air. Par sa position à l’extrémité du continent eurasien, la Corée est principalement caractérisée par un climat continental. La péninsule reçoit différentes masses d’air venant de Sibérie, du Pacifique Nord, de la mer d’Okhotsk ou de l’équateur. L’été est chaud et humide du fait de la mousson, tandis que l’hiver est froid et sec. La mousson est-asiatique (qui concerne la Corée, la Chine et le Japon) est organisée par la distribution particulière des espaces terrestres et marins, ainsi que par leurs différences thermiques. Elle intervient à la saison estivale par des vents chauds et humides qui arrivent du sud-est, c’est-à-dire du Pacifique. A contrario, des vents secs et frais en provenance du nord-ouest sont la conséquence d’un effet de continentalité en hiver. Les courants océaniques jouent aussi un rôle sur le climat, avec une alternance de courants chauds et froids dans les mers bordant la péninsule (voir carte des courants marins p. 42). Le climat des zones littorales est davantage affecté par les mers et diffère de celui de l’intérieur. Par exemple, la température annuelle moyenne à Daejeon dépasse de seulement 0,3°C celle de Boryeong, située sur le littoral, mais sa température estivale moyenne (entre juin et août) est en revanche supérieure d’environ 1,3°C. L’altitude influence également le climat. La température annuelle moyenne au sommet du mont Daegwallyeong (773 m), la station la plus élevée du pays, est de 6,6°C, soit 3,7°C de moins qu’à Hongcheon (10,3°C), située à 141 m au-dessus du niveau de la mer, pourtant à une latitude proche. Une différence peut aussi être notée dans le sud du pays, entre Imsil (248 m) et Jeongeup (45 m), avec des températures annuelles moyennes, respectivement de 11,2°C et 13,1°C. Une grande variation des températures est enfin liée à la latitude et à la situation géographique. Les différences sont importantes entre le nord et le sud du pays. L’amplitude thermique annuelle moyenne est très différente entre Seogwipo (16°C) à la pointe sud de Jeju (33°14’N) et Cheorwon (10,2°C) à l’extrémité nord de la Corée du Sud. La classification des saisons naturelles - basée sur les températures journalières moyenne, maximale et minimale - fait d’ailleurs ressortir des différences régionales pour le début et la durée de chacune de ces saisons. Sur le territoire péninsulaire, le printemps débute à Busan dès le 10 février alors qu’il doit attendre jusqu’au 10 avril au mont Daegwallyeong. À l’exception de Sokcho (8 juillet) et du mont Daegwallyeong (8 août), l’été commence généralement entre fin-mai et début-juin pour se terminer 70 à 120 jours plus tard. L’automne débute ensuite à la mi-septembre avec une durée plus courte (60 à 80 jours) que les deux saisons précédentes. Enfin, l’hiver commence vers la fin novembre et se prolonge sur 100 à 130 jours. Deux régions peuvent être prises pour exemple, celles du Yeongdong (à l’est de la chaîne de montagnes du Taebaek) et du Yeongseo (à l’ouest du même massif). En hiver, lorsque domine sur la péninsule coréenne le vent froid du nord-ouest, la température à Chuncheon (une ville du Yeongseo) est basse en raison de l’exposition aux masses d’air hivernales. À la même période, Sokcho (une ville du Yeongdong) a une température plus douce, car elle est sous-le-vent. Mais la situation s’inverse si les vents d’hiver arrivent du nord-est. Sokcho connaît alors des températures plus fraîches que Chuncheon qui devient sous-le-vent. Comme ces vents du nord-est sont chargés de l’humidité des courants chauds de la Mer de l’Est, il peut occasionnellement neiger par précipitations orographiques dans le Yeongdong lorsque les vents montent vers les sommets de la chaîne du Taebaek.
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