Édition synthétique

Un siècle d’aménagement forestier

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 La Corée est reconnue pour son rôle actif dans la lutte contre la dégradation des terres. De longues années de cultures sur brûlis et d’abattage de bois de chauffage ont laissé de grandes parties du territoire dévastées à la fin de la dynastie du Joseon, ce qui n’a pas empêché différents projets de reboisement. L’un des derniers avant l’annexion japonaise fut engagé en 1907 pour sauver les forêts les plus proches de la petite Porte Nord (Changuimun) de Séoul. L’exploitation forestière et la déforestation pour la construction de matériel militaire se sont accélérées à l’échelle de tout le pays entre la fin de la période de colonisation et la guerre de Corée. Les dégradations ont atteint leur apogée en 1956, avec environ 0,68 million d’hectares détruits, soit 10% des forêts de Corée du Sud.

 De nombreux projets de reboisement et de lutte contre l’érosion des sols donc ont été mis en œuvre et sont devenus une priorité pour le gouvernement. Les restaurations engagées pour remédier à cette dévastation à grande échelle ont été achevées vers 1983. La réussite coréenne en matière de reboisement peut s’expliquer de quatre manières. Il s’agit tout d’abord de l’intérêt du Président Park Chung-hee pour les projets environnementaux. Mais ce fut aussi une réponse sociale massive de la population qui a souhaité participer aux projets en replantant des arbres afin d’améliorer des conditions de vie précaires. L’Office coréen des forêts, créé en 1967, a également joué un rôle crucial dans l’organisation des projets de restauration. Enfin, le rôle des fonctionnaires fut essentiel, car une bonne partie des projets a été menée sous la houlette du gouvernement.

 Les opérations de reboisement se poursuivent aujourd’hui, car les changements climatiques avec le réchauffement global et le dégagement de dioxyde de carbone dans l’atmosphère les rendent toujours plus importantes. Les secteurs de reboisements considérés comme « finalisés » ou « en cours » représentent une partie non négligeable de la superficie nationale (environ 10%) et constituent un engagement majeur dans la restauration de l’environnement. La séquestration du carbone est un des aspects les plus importants dans la lutte globale contre le réchauffement, afin de compenser les effets de la déforestation actuellement en cours en Asie du Sud-Est et en Amazonie. On estime que chaque arbre qui grandit, en particulier les jeunes arbres des forêts tropicales, piège ou stocke environ 22,5 kg de carbone par an, capté dans l’atmosphère. À l’inverse, pour chaque arbre abattu, c’est autant de carbone qui reste dans l’atmosphère. Aujourd’hui 63% du territoire sud-coréen, soit plus de 100 000 km², est couvert de forêts.