Édition synthétique

Le territoire et son histoire

prevnext

 La Corée est située dans la partie orientale du continent eurasiatique, sur la côte ouest de l’océan Pacifique. Elle est constituée d’une péninsule et d’îles avoisinantes qui sont habitées depuis plusieurs milliers d’années. Ce territoire a vu naître de brillants royaumes qui ont aujourd’hui laissé la place, au sud, à un État-nation moderne s’imposant comme un acteur majeur à l’échelle mondiale. La situation stratégique de la Corée, là où l’Eurasie rencontre l’océan, lui a permis de devenir une porte d’entrée sur l’Asie orientale, tout en favorisant le développement d’une culture riche et spécifique. Tout au long de son histoire, les relations entre la péninsule et ses voisins ont été caractérisées par des échanges mutuels considérables qui ont contribué à forger l’unicité de la culture coréenne actuelle.

 La péninsule coréenne a traversé depuis la fin du XIXe siècle toute une série d’épreuves, dont la tragédie que fut la guerre civile et la division de son territoire, le tout dans un contexte où la carte politique du monde était en pleine mutation. La République de Corée (la Corée du Sud) est parvenue à surmonter ces multiples difficultés grâce à un développement économique solide et une démocratisation de son régime politique. La Corée du Sud fut fondée après plusieurs décennies de colonisation japonaise (1910-1945). Elle était alors l’une des plus pauvres nations au monde avec un revenu moyen par habitant ne dépassant pas les 67 dollars. Il ne lui fallut cependant qu’à peine plus de six décades pour devenir une véritable puissance économique. En 2017, la Corée de Sud était classée au 12e rang par son Produit Intérieur Brut (PIB) dans l’économie mondiale et au 6e sur le plan du volume commercial. Politiquement, elle a adopté un système juridique consolidant la voie vers des élections démocratiques et un système politique multipartite. Elle a aussi mis en place un système de gouvernements locaux autonomes ouvrant le chemin vers la décentralisation du pouvoir. Mais le système politique en son entier n’a pas seulement réalisé des progrès importants durant les sept dernières décennies, car il a aussi permis d’améliorer significativement la qualité de la vie de la population coréenne. L’espérance moyenne de vie des Sud-Coréens est ainsi passée de 52,4 ans en 1960 à 82 ans en 2016. La Corée du Sud a également redoublé d’efforts en vue de créer un État providence grâce à l’introduction d’une assurance de santé nationale, sans oublier toute une série de mesures de protection sociale. Le moteur de ces différents succès réside dans l’importance accordée à l’éducation et aux investissements sociaux, en parallèle à la mise en place d’une politique économique efficace. L’analphabétisme est proche de zéro, et presque 70% de la population poursuit des études supérieures.

 Les résultats obtenus grâce à la stabilité du système politique, elle-même associée à la croissance économique et une société démocratique, ont permis à la Corée de devenir une nation puissante. La République de Corée contribue aujourd’hui à promouvoir la paix mondiale et la coopération en siégeant dans diverses organisations internationales. Elle est par exemple un membre non-permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Depuis les années 1970, la Corée a conduit de nombreux projets de coopération avec des organisations internationales tout en travaillant en relation avec de nombreux organismes privés. Elle a en outre sponsorisé des projets concernant le développement communautaire, l’éducation, la santé et le soutien aux réfugiés à travers le monde.

 Séoul, la capitale de la Corée du Sud, a une longue histoire, puisqu’elle fut le siège de plusieurs dynasties royales avant de devenir aujourd’hui l’une des plus grandes villes d’Asie orientale. Le drapeau national (Taegeukgi) représente les principes fondamentaux de la pensée est-asiatique. La fleur nationale est appelée en coréen mugunghwa ; c’est l’hibiscus syriacus (ou rose coréenne) qui symbolise l’éternité et la persévérance du peuple coréen. La langue officielle est le coréen et son alphabet, le hangeul, est considéré comme l’un des plus scientifiques et originaux au monde.

Une image prise à une très haute altitude ou depuis un satellite offre toujours une représentation de l’espace fort différente de celle d’une carte produite par un cartographe effectuant des choix spécifiques. Par exemple, la première impression qui ressort en observant une image satellite de la Corée est l’abondance de montagnes et de végétation.

En revanche, les cartes des pages suivantes révèlent un tissu dense de villes, de routes et d’autoroutes, ce qui suggère une occupation humaine de presque tout le territoire. Ces deux représentations ont leur part de vérité, mais induisent des perceptions très différentes du paysage coréen et illustrent diverses réalités géographiques qui sont aussi essentielles les unes que les autres. L’objectif de cet Atlas national de Corée : Édition synthétique est de mettre en lumière ces différentes facettes pour mieux comprendre la géographie de la péninsule.