Édition synthétique

Géomorphologie et écosystèmes

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 La Corée du Sud publie régulièrement un Rapport national sur la situation des écosystèmes. Celui-ci s’appuie sur des études ponctuelles concernant l’environnement naturel qui couvre les composants abiotiques (topographie, géologie, pédologie) et biotiques (faune et flore). Ces rapports ont pour but d’améliorer les connaissances sur les caractéristiques topologiques, la localisation des plantes et des animaux, les niveaux des impacts environnementaux ou encore la valeur de conservation. Chacun de ces éléments est analysé individuellement.

 Le Rapport national sur les écosystèmes comporte trois volets : le premier est un rapport général sur l’état de l’environnement naturel à l’échelle nationale ; le second consiste en une étude plus ciblée sur les principaux paysages écologiques qui incluent les zones humides continentales, les îles inhabitées, les dunes côtières, les estuaires et d’autres paysages intéressant la protection de l’environnement ; le troisième, enfin, se focalise sur les espèces de la faune et de la flore sauvages qui sont légalement protégées, rares ou en danger. Ce dernier axe, le plus important, est actualisé chaque année grâce au travail d’environ 500 chercheurs dans plusieurs champs comme la topographie et les groupes taxinomiques d’espèces animales et végétales. Le tout premier Rapport national (1986 à 1990) a d’abord couvert les écosystèmes terrestres, les eaux douces et les littoraux. Un recensement des formes du relief a été ajouté dans le second Rapport (1997 à 2003) et continuellement mis à jour depuis le troisième (2006 à 2012).

 L’évaluation de ces éléments se fonde sur un système de notation précisé dans la loi sur la Protection de l’environnement. Le niveau 1 correspond au plus haut degré de préservation et implique une protection permanente, à la différence des niveaux inférieurs qui correspondent à des degrés de protection moindre.

 La géomorphologie s’intéresse particulièrement à la formation des reliefs et à leurs évolutions provoquées par l’érosion et les dépôts. Les caractéristiques morphiques et les paysages sont parmi les composants principaux des écosystèmes naturels. Les facteurs topographiques sont influencés par la géologie de surface et conditionnent à leur tour la distribution des sols, la circulation de l’eau souterraine et la croissance et la reproduction des espèces animales et végétales. Ces différents éléments sont répertoriés dans un Rapport national sur les formes du relief qui est composé de deux sous-axes : l’un, général, s’intéresse aux formes comme les montagnes, les cours d’eau et les côtes ; l’autre, plus spécifique, aux formes volcaniques et karstiques. Les résultats de ce recensement topographique sont matérialisés par des points, des lignes et des polygones en fonction de leurs attributs. Une troisième phase d’étude du Rapport a recensé comme reliefs de premier niveau 1 446 points, 228 lignes et 980 polygones dans l’ensemble du pays.

 Les données publiées dans le Rapport national sur les écosystèmes ont amélioré la compréhension des paysages et sont aujourd’hui essentielles pour mieux connaître les ressources naturelles potentielles et la distribution de la biodiversité. L’insertion de ces informations sur des cartes environnementales permet aux experts, à savoir les gestionnaires de l’environnement, les administrateurs des territoires et les autorités gouvernementales, de mieux appréhender la distribution de la diversité biologique. Ils peuvent dès lors proposer des plans de développement, réaliser des études d’impact et mettre en place des mesures d’évaluation de l’environnement. Le Rapport national sur les écosystèmes classifie les formes du relief en quatre groupes de niveau selon neuf critères, parmi lesquels se trouvent la représentativité, la singularité, la rareté, la naturalité, la diversité, la taille et la valeur éducative des écosystèmes. Les formes relevant du niveau 1 sont protégées par la loi de toute forme d’interférence anthropique, tandis que celles du niveau 4 bénéficient d’une préservation moindre.

 

 La carte recense toutes les formes de niveau 1 qui ont été catégorisées comme méritant une préservation et une régulation des usages anthropiques. Elle donne clairement à voir les espaces à la fois non urbanisés et non exploités par l’agriculture. Différents symboles et couleurs ont été choisis pour représenter les espaces protégés qui sont des reliefs ponctuels (comme les montagnes), des formes linéaires (comme les cours d’eau) et des petits territoires (comme les zones humides). La carte montre surtout que la Corée possède encore de nombreux espaces protégés qui contribuent à la préservation de l’environnement, loin de la congestion et de la pollution généralement associées aux zones urbaines. La carte du recensement écologique montre les efforts du gouvernement pour réaliser une couverture cartographique du pays visant à fournir les informations nécessaires à l’amélioration du cadre de vie.