Édition synthétique
Le développement d’un pays nécessite un État efficace, des infrastructures de transport de qualité et des stratégies d’aménagement du territoire orientées vers des secteurs d’activité dynamiques. Depuis la fondation de la République de Corée en 1948, l’économie du pays, qui était jusque-là dominée par les activités agricoles, la pêche et l’exploitation forestière, a rapidement développé un certain nombre d’activités industrielles. Les projets d’industrialisation ont permis d’obtenir un taux de croissance du PIB élevé, avec une moyenne de 8,4% dès les années 1960, puis de 9% dans les années 1970 et de 9,7% dans les années 1980. Le secteur manufacturier s’est accru à un rythme supérieur à 10% en moyenne : 16,8% dans les années 1960, 15,8% dans les années 1970, 12,2% dans les années 1980. À partir de cette dernière période, le gouvernement a adopté une nouvelle stratégie. Il s’agissait de soutenir les secteurs manufacturiers à fort potentiel d’exportation, encourager la formation de main d’œuvre qualifiée pour développer la Recherche et le Développement (R&D) dans tous les secteurs et faciliter l’essor de chaebols, ces conglomérats opérant dans des secteurs variés et entretenant entre eux des participations croisées. Les plans d’aménagement du territoire ont organisé le développement de complexes portuaires le long de la côte sud-est afin de renforcer les capacités d’importation et d’exportation. Cette stratégie a commencé à porter ses fruits dans les années 1990, lorsque le secteur des hautes technologies a explosé en Corée du Sud, porté par la présence de travailleurs hautement qualifiés capables de développer des activités de R&D. Parallèlement à la croissance du secteur manufacturier, s’est manifesté un grand besoin en services. Les activités telles que les banques, la finance, les assurances, le fret, la logistique, la communication et les services numériques se sont donc développées rapidement au cours des années 1990, au point que vingt ans après, le secteur des services est devenu la première source d’emplois du pays. Ces changements dans les activités économiques s’observent dans la structure du PIB de la Corée du Sud, ainsi dans la composition d’autres indicateurs basés sur le nombre d’entreprises et leurs employés, la valeur ajoutée par branche d’activité, le commerce international, la balance des paiements, les activités de R&D et les finances locales. Selon la Banque mondiale, avec 1 530 milliards de dollars de PIB en 2017, la Corée du Sud se classait au 12e rang mondial. Elle se plaçait cependant au 14e rang en prenant en compte la parité de pouvoir d’achat (PPA). L’analyse de l’évolution par secteur d’activité révèle que la proportion du PIB provenant des secteurs de l’agriculture est désormais très faible, avec 2,2%, tandis que l’industrie représente près de 39,3% et les services dominent avec 58,3%.
La carte du Produit Intérieur Brut Régional (PIBR) de 2012 présente deux variables économiques liées mais relativement distinctes. Les cercles proportionnels représentent le PIB total en centaines de milliards de won par province et sont concentrés de manière évidente dans les régions métropolitaines et industrielles. Les aires de couleur indiquent le PIBR par habitant en centaines de millions de won dans les collectivités locales au sein des provinces. La variable par habitant présente un résultat assez différent : bien que le schéma de répartition du PIBR soit relativement similaire, les couleurs mettent en avant le PIBR moyen des habitants des collectivités locales. Si l’on compare celles d’Ulsan et de Busan, Ulsan a un PIBR par habitant légèrement plus élevé que celui de Busan et beaucoup plus élevé que sa ville voisine de Daegu. La carte intitulée « Taux de croissance du PIBR (2007-2012) » présente le taux de croissance moyen du PIB à l’échelle des provinces pour ces cinq années. En résumé, le secteur manufacturier est passé de 12% du PIB dans les années 1950 à près de 40% à la fin des années 2010. Les tendances de l’économie coréenne illustrent le processus en cours de passage des activités du secteur primaire telles que l’agriculture, la pêche et la sylviculture vers les industries secondaires (production manufacturière). Les activités du tertiaire deviennent néanmoins majoritaires.
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