Édition synthétique

Le secteur des services

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 L’industrie s’est très fortement développée dans les années 1990 et il a fallu attendre le début des années 2000 pour observer une croissance similaire pour le secteur des services, aujourd’hui au cœur de l’économie coréenne. Les effets de la crise économique de 1997 ont certainement retardé leur développement.

 Les services rassemblent des activités très diverses, comprenant aussi bien le commerce, la restauration et l’hôtellerie, le tourisme, les transports, les communications, la finance, l’immobilier, la santé et les soins médicaux. En outre, avec la croissance de l’économie et l’amélioration du niveau de vie, la demande de services se diversifie et augmente rapidement. De nouvelles activités, parfois très complexes, se développent. L’importance des hautes technologies dans les services est également un atout important pour leur croissance. On distingue souvent les différents segments de ce secteur selon les utilisateurs de ces services, qui peuvent être les individus et les familles (services à la personne), les entreprises, dont tout particulièrement les industries productrices (services aux entreprises), et encore les diverses institutions liées à l’État et aux diverses collectivités territoriales (services aux administrations publiques).

 Les services aux consommateurs comprennent les activités de vente au détail, d’hôtellerie, de loisirs et de tourisme, et encore les services aux personnes et les services publics. L’importance et la complexité des services à l’industrie impose une classification également complexe, prenant en compte aussi bien la distribution de biens manufacturés (vente au détail et en gros), que le transport et la communication, le stockage, la finance, les assurances, l’immobilier, la R&D ou encore la publicité et le marketing. Ces services aux industries manufacturières, qui assistent les entreprises dans la conduite de leurs opérations, attirent une attention croissante ces dernières années au regard de leur potentiel de création d’emplois, qui pourrait permettre de compenser les pertes causées par le déclin de certains types de production.

 Selon la classification industrielle coréenne réalisée par l’Office national des statistiques de la Corée du Sud, le secteur des services dans le pays est découpé en 13 catégories : le commerce de gros et les commerces de détail, les services de transport, l’hôtellerie et la restauration ; la publication, la production visuelle, la communication audiovisuelle et les services d’information ; la finance et les assurances, l’immobilier et les services de location, l’expertise professionnelle, scientifique et technologique, les services d’assistance sociale, l’administration publique, la défense nationale et l’administration des services sociaux, les services éducatifs, les services de santé et de protection sociale, les services liés aux arts, aux sports et au divertissement, les services des organisations et des associations, et enfin, les services d’entretien et de réparation et autres services aux personnes. En 2013, 3,2 millions d’entreprises opéraient dans ce secteur, soit 86,6% du nombre total d’entreprises. Le secteur emploie 14,2 millions de travailleurs dans les services, soit 74,1% du nombre total d’employés. Le chiffre d’affaire total de ce secteur s’élève à près de 2 000 milliards de dollars, soit 51,2% du chiffre d’affaire total.

Il existe de fortes disparités dans l’importance des emplois de services entre les provinces. En 2013, la ville de Séoul concentrait à elle seule 3,93 millions des emplois, soit 28,7% du nombre total des emplois du secteur. La province du Gyeonggi en comptait 2,73 millions (19,9%) et Busan 0,99 million (7,2%). En fait, près de la moitié des travailleurs des services sont concentrés dans l’agglomération métropolitaine de Séoul (Séoul et Gyeonggi), ce qui correspond également au schéma de répartition de la population. Le nombre moyen d’employés par établissement de services en 2013 était de 4,5 personnes, indiquant une prédominance des petites entreprises dans ce secteur. En termes de nombre d’employés par taille d’établissement, les petites entreprises de moins de 10 employés représentaient environ 46,9% du nombre d’entreprises total. Les établissements comptant entre 10 et 299 employés en représentaient 41,1%, correspondant donc à des entreprises petites et moyennes.

 Les chiffres concernant la croissance et le statut des entreprises de services en Corée du Sud mettent en lumière d’importants contrastes et de fortes évolutions. Le graphique ci-dessous présente sur six décennies le taux de croissance annuel en pourcentage par rapport à la part des entreprises du secteur dans le Produit Intérieur Brut annuel. Il met en évidence un schéma de pics et de vallées tout au long de la période allant de 1953 à 2013. Il y a eu un pic important en 1968, puis une diminution générale jusqu’à ces dernières années. Cependant, le pourcentage du PIB oscille entre 11 et 12% environ pour l’ensemble de la période, indiquant un phénomène de croissance continue de la valeur produite par le secteur des services, notamment à cause de l’augmentation continue du PIB au cours de cette période.

 

 Le graphique ci-dessous compare la croissance des entreprises et celle du nombre d’employés entre 1997 et 2013. Il met en évidence un ralentissement de l’augmentation du nombre d’entreprises sur la période, parallèlement à une croissance plus soutenue du nombre d’employés. Cette évolution témoigne non seulement des variations du taux d’emploi au cours du temps, mais aussi d’un niveau d’activités toujours plus important au sein des entreprises.

 

 Enfin, la carte montre qu’il existe une certaine stabilité dans le secteur des services. Plus de 70% des entreprises de ce secteur rentrent dans la catégorie des entreprises classées comme micro, petites ou moyennes. Plus de 40% des entreprises sont considérées comme petites ou très petites, soit des établissements employant moins de quatre personnes. Cela indique que, même si le secteur des services est très vaste, le plus important du pays, il existe un important potentiel de création de nouvelles entreprises, notamment sous les effets de l’inadaptation des petites entreprises plus anciennes au marché.