Édition synthétique
Avec l’industrialisation de l’économie coréenne, le secteur primaire dans son ensemble (agriculture, sylviculture, pêche et aquaculture) a progressivement décliné et sa part dans l’économie nationale s’est considérablement réduite. Sa part dans l’emploi total n’était que de 5,7% en 2014. Légèrement inférieure à 50% dans les années 1970, elle était tombée sous les 10% en 2000. En 1970, elle s’élevait à 17,7% dans la valeur ajoutée brute avant de tomber à 5% au début des années 1990 et sous les 3% au début des années 2000. Le déclin du secteur primaire coréen et ses changements structurels n’ont pas été uniformes d’une province à une autre. La plupart des campagnes n’a pas pu fournir suffisamment d’emplois pour absorber la population agricole excédentaire. Ceci a entraîné un exode rural massif, tandis que les nouvelles installations en zone rurale ont été très rares. Certains territoires ont toutefois maintenu une proportion élevée d’emplois dans le secteur primaire. L’âge des actifs ayant un emploi dans ce secteur a connu un glissement significatif depuis les années 1980. À cette époque, beaucoup d’actifs étaient jeunes : 32,1% étaient âgés de moins de 35 ans en 1980 et seulement 5,7% avaient plus de 65 ans. Vingt ans plus tard, en 2010, il est manifeste qu’un renversement s’est opéré, ces chiffres étant respectivement de 3,5% et de 41,6%. Le vieillissement de la population agricole devrait encore s’accentuer. De nouvelles mutations semblent toutefois se faire jour : quelques urbains travaillant dans des secteurs non agricoles (environ 10 000 personnes par an) migrent vers les zones rurales pour devenir agriculteurs. Plus de 70% d’entre eux sont âgés de moins de 50 ans, et plus d’un tiers a moins de 40 ans. Il est néanmoins peu probable que ce phénomène ait des implications dans la structure démographique du secteur agricole. La tendance la plus remarquable de l’agriculture coréenne est le déclin de la production de riz. Les surfaces cultivées en riz atteignaient environ 1 220 000 hectares (3 014 686 acres) en 1980 mais, en constante diminution, elles ne représentaient plus que 814 000 hectares (2 011 438 acres) en 2014, une réduction d’à peu près un tiers (406 000 hectares, soit 1 003 248 acres) en 34 ans. La consommation de riz par habitant ayant toutefois fortement diminué au cours de cette période, l’offre est devenue supérieure à la demande. De plus, les importations de riz dans le cadre de l’accès minimal au marché prévu par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ont augmenté tous les ans, ce qui est venu accentuer le problème du surapprovisionnement en riz. La contribution de la sylviculture à l’économie du pays a toujours été faible. Depuis 1990, la valeur annuelle de la production forestière s’est maintenue entre 0,2 et 0,5% du Produit National Brut (PNB). Les produits forestiers qui étaient autrefois prélevés sur les forêts sont désormais directement cultivés. Le nombre de foyers dont la sylviculture est la principale source de revenus a légèrement augmenté. Malgré cela, la sylviculture ne représente toujours qu’une part infime de l’économie du pays. La pêche en Corée a traversé les dernières décennies dans l’incertitude en raison de l’épuisement des ressources halieutiques et des importations croissantes de produits de la pêche. Le déclin de la pêche côtière aussi bien qu’en haute mer est très marqué alors que ces activités jouaient autrefois un grand rôle dans l’industrie des produits de la mer. Au début du XXIe siècle, le volume et la valeur de la production totale de poissons ont augmenté grâce à l’aquaculture et à la pêche en eau douce. Toutefois, l’aquaculture a elle aussi commencé à décliner depuis ces dernières années, ainsi que le nombre d’actifs concernés. La diminution du nombre de pêcheurs au large ou sur la côte se poursuit, touchant aussi les pêcheurs en eau douce. Cette tendance devrait se poursuivre car les nouvelles entrées dans le métier sont rares et la moyenne d’âge de ceux qui y travaillent est élevée.
La carte ci-contre présente la part de l’agriculture, de la sylviculture, de la pêche et de l’aquaculture dans le total des emplois en 2010. Comme on pouvait s’y attendre, les collectivités locales qui ont les taux les plus élevés se situent en dehors des grandes aires urbaines. Comme nous l’avons rappelé plus haut, la composante minière de l’exploitation des ressources naturelles a presque disparu.
Les quatre graphiques ci-dessus mettent en lumière des contrastes intéressants. Le graphique du nombre d’emplois dans l’agriculture, la sylviculture, la pêche et l’aquaculture entre 1970 et 2014 montre sans surprise que le nombre d’emplois diminue dans ces secteurs et qu’il en est de même pour la part dans l’emploi total. Le graphique de la valeur ajoutée brute de l’agriculture, de la sylviculture, de la pêche et de l’aquaculture, comparée à la part dans la valeur ajoutée totale, illustre le rôle de ces secteurs dans l’ensemble de l’économie. La part dans la valeur ajoutée totale diminue continuellement, ce qui témoigne du rôle de plus en plus mineur de l’exploitation des ressources naturelles dans l’économie, tandis que l’importance de l’industrie et des services s’accroît. Toutefois, si la part du secteur diminue, la valeur ajoutée elle-même augmente, ce qui traduit une hausse du coût ou de la valeur de ces produits. Les surfaces cultivées en riz se sont réduites d’environ 30% en 34 ans, comme on le voit sur le graphique, mais la consommation par habitant a chuté de presque 65%, ce qui indique une hausse des exportations pendant cette période. Cela pourrait être le signe d’une augmentation générale des exportations de produits agricoles. Le graphique du nombre d’emplois dans la pêche et l’aquaculture marine montre lui aussi des mutations intéressantes. Les trois catégories présentées sont les captures de poissons en mer, l’aquaculture et les autres pêches (poissons d’eau douce, crustacés et mollusques). La pêche de poissons en mer n’a diminué que légèrement entre 1990 et 2009. Dans le même temps, la part de l’aquaculture dans l’emploi du secteur s’est réduite à environ 50% en 2009, alors qu’elle était 1,8 fois supérieure à celle de la pêche en mer en 1990. Les autres pêches en 2009 ne représentent plus qu’autour de 40% de ce qu’elles étaient en 1990. Le secteur de la pêche et de l’aquaculture dans son ensemble en 2009 ne pesait plus qu’environ 45% de ce qu’il représentait en 1990.
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