Édition synthétique
Sur le temps long, les types d’utilisation du sol ont connu en Corée diverses mutations. Les villes ont été fondées initialement dans des bassins et le long des principaux cours d’eau. Elles se sont étendues progressivement en fonction de la croissance de la population. Des routes et des lignes de chemin de fer ont été construites pour les relier entre elles, ce qui s’est traduit par l’apparition de nouveaux centres urbains le long des axes de communication. Depuis 1975, la tâche urbaine s’est étendue autour des principales agglomérations comme Séoul, Busan, Incheon, Gwangju, Daejeon et Ulsan. Les espaces qui bordent les réseaux de transport reliant ces régions métropolitaines entre elles sont également de plus en plus urbanisés. Les espaces agricoles, cultures et prairies d’élevage, se sont également étendus au fil des années. La mise en valeur des collines reposait alors sur des cultures sèches adaptées aux hautes terres, mais la plupart ont ensuite cédé la place aux rizières, évolution rendue possible par les méthodes modernes d’irrigation. Ces dernières années, au demeurant, certaines rizières ont été reconverties en parcelles de cultures sèches pour privilégier des productions plus lucratives, comme le ginseng, les fruits ou les légumes de montagne. Dans les régions côtières, la surface agricole a été étendue en gagnant de nouvelles terres sur la mer. Bien que l’utilisation du sol ait évolué pour répondre aux besoins de l’alimentation humaine, ces mutations sont susceptibles de provoquer de sérieux problèmes environnementaux. Alors qu’on assiste à une déprise agricole dans les régions montagneuses à cause de leur déclin démographique, les terres agricoles se sont étendues dans les plaines côtières et dans les collines du fait d’importants travaux de bonification. L’expansion des zones urbanisées et des surfaces agricoles s’est faite au détriment de la superficie forestière, ce qui a causé une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et une diminution de l’absorption du dioxyde de carbone, mais a également accru la probabilité de risques naturels. La fragmentation des forêts résultant de la construction de zones résidentielles, de routes et de voies ferrées menace les moyens de subsistance des animaux et des végétaux qui vivent dans des écosystèmes forestiers. Dans les métropoles, les décharges continuent en certains lieux de présenter une source de problèmes environnementaux, tels que les odeurs ou les lixiviats (liquides résiduels provenant de la décomposition de déchets qui peuvent polluer les sols et les eaux souterraines, y compris les aquifères alimentant les réseaux d’eau potable). Sur les littoraux, la poldérisation a causé une rétraction des estrans à l’origine d’une perte de biodiversité et d’un danger croissant de catastrophes dans les régions côtières. La Corée a fait des efforts pour réduire les problèmes environnementaux et aboutir à une utilisation raisonnée du sol. Des cartes de l’utilisation du sol et du couvert végétal ont été réalisées pour analyser les activités et détecter ainsi les meilleures pratiques. Le long du trait de côte, des enquêtes sont en cours pour évaluer et surveiller la restauration d’habitats marins détruits. Des sites d’enfouissement des déchets près des grandes villes sont aménagés en parc. En outre, la Corée s’est efforcée d’améliorer les programmes de développement en créant une couverture cartographique nationale de zoning environnemental. Une utilisation des sols respectueuse de l’environnement est encouragée en mettant à la disposition du public les informations sur la réglementation. La Corée du Sud et la Corée du Nord présentent de grandes différences pour ce qui est de l’utilisation du sol et du couvert végétal. La première a une superficie d’environ 100 000 km2, tandis que la seconde s’étend sur Les forêts couvrent environ les deux tiers de la péninsule coréenne. Les régions de haute montagne se situent pour la plupart dans l’Est et le Nord tandis que les régions de faible altitude et de pentes douces se trouvent principalement à l’ouest. De fait de cette configuration topographique, les zones agricoles se répartissent essentiellement dans la partie occidentale du pays et les régions boisées dans la partie orientale. La dilatation des espaces urbains et de la surface agricole a abouti à une déforestation qui pourrait s’avérer préjudiciable à l’environnement sur des aspects comme le réchauffement climatique ou les risques d’inondations. Des efforts notables ont été faits pour limiter ces impacts négatifs et accroître la valeur des forêts. Les ressources forestières sont étroitement surveillées et des zones boisées ont fait l’objet de procédures de protection. La forêt reste largement la première catégorie d’utilisation du sol en Corée du Sud, suivie de la surface agricole composée aux quatre cinquièmes de terres arables, des zones urbanisées, le reste recouvrant aussi bien les emprises de transport (routes, voies ferrées, aéroports) que les terrains de parcours ou les terres incultes.
La carte montre que le vert foncé des forêts l’emporte largement sur les autres catégories. Le diagramme sur l’évolution de l’utilisation du sol au cours des quatre dernières décennies donne une vision synthétique. Il montre que les catégories dominantes d’utilisation du sol sont la forêt et les labours. On voit aussi un recul relativement faible des forêts et une diminution plus faible des terres agricoles. Mais les légères évolutions visibles sur le graphique cachent aussi des petits changements au sein de chaque grande catégorie et la figure ne permet pas de connaître la teneur de ces changements. Le détail des combinaisons d’utilisation du sol n’est pas perceptible à partir de la seule carte et il faut aussi se reporter à des observations de terrain. La majorité des Coréens sont familiarisés avec l’aspect des espaces de transition entre l’urbain et le rural quand on franchit les limites de la ville. Dans la plupart des petites villes, la transition entre espace urbain et espace agricole est bien connue, mais la transition de la ville à la forêt est moins courante. L’échelle de la carte occulte nécessairement les transitions habituellement observables dans la réalité. Toutefois, ces espaces de transition ne s’étendent pas toujours dans la même direction, ni au même rythme. La ville peut s’étaler et remplacer la forêt en quelques mois, quelques années ou quelques décennies, mais le contraire n’est pas vrai et la forêt ne reprend pas ses droits au bout de si peu de temps. Dans les auréoles de transition, on rencontre souvent des espaces de stress environnemental, car l’environnement urbain bâti peut évoluer rapidement, alors que l’environnement naturel est le résultat d’une série de longs processus. Il est intéressant d’étudier localement la juxtaposition des modes d’utilisation du sol à un moment donné. Remonter jusqu’à l’amont d’une vallée qui devient de plus en plus étroite permet mieux de saisir cette mosaïque d’utilisation du sol que balayer un vaste terrain. L’observation en parallèle du couvert végétal et de l’utilisation du sol autour de la ville de Daegu, dans une région de montagne, et de celle de Busan, une ville côtière, est instructive. Daegu se situe dans une large vallée. On trouve des zones agricoles de chaque côté de la ville, tandis que la forêt occupe le nord et le sud de la cité. À Busan, il y a des zones boisées au sein de l’agglomération et de l’agriculture vers l’intérieur des terres.
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