Édition synthétique

La planification territoriale

prevnext

 Pour reconstruire une nation, stabiliser son système politique et transformer son territoire, le gouvernement coréen a été rapidement amené à mettre en place une méthodologie d’action et un cadre législatif ad hoc. La planification du territoire doit en effet prendre en compte des impératifs non seulement liés à la croissance économique, mais également aux enjeux environnementaux. Il lui faut répondre aux problèmes liés à la répartition de la population, à l’urbanisation, l’organisation des transports, les besoins d’emploi, l’accès aux infrastructures de santé, d’éducation et aux services sociaux. L’objectif est de donner aux individus les moyens d’acquérir une certaine qualité de vie et de bénéficier d’un développement durable.

 Dans les années 1960, la mise en place de normes d’aménagement a enclenché un processus de développement du territoire national encadrant l’usage des sols et des eaux territoriales. Ces normes ont été établies à différentes échelles : nationale avec le Plan Général d’Aménagement du Territoire National (PGATN), et régionale avec des plans de développement des collectivités locales et des villes. Cette politique de planification vise à rééquilibrer le territoire tout en renforçant la compétitivité des régions.

 Le PGATN a notamment été établi pour gérer les ressources territoriales en adéquation avec les objectifs et stratégies du gouvernement. Le premier PGATN (1972-1981) a été mis en place en 1971. Il a été suivi d’un deuxième (1982-1991), puis d’un troisième (1992-2001) et d’un quatrième (2000-2020). Après ces différents plans, de nouvelles problématiques, perspectives et priorités ont chaque fois été établies. L’évaluation de leurs résultats a permis de réajuster ces documents afin d’établir de nouvelles stratégies de planification.

 Face aux processus très rapides de croissance économique et d’urbanisation, le développement national a toutefois conduit à des déséquilibres territoriaux. Plusieurs plans de développement régional ont alors été établis et mis en œuvre dans l’objectif de réduire les disparités spatiales. Des « villes spécifiques pour l’entrepreneuriat » et des
« villes spécifiques pour l’innovation » ont été créées, et il a été envisagé d’établir Sejong comme la nouvelle capitale administrative du pays. Au milieu des années 2010, un plan de développement régional quinquennal a été notamment mis en place dans l’objectif de renforcer l’autonomie locale en organisant la spécialisation économique des régions. On peut également noter un plan de développement à destination des espaces les moins développés, ou encore un plan de développement culturel et touristique prévoyant la mise en valeur des spécificités régionales.

Le quatrième PGATN prend en compte l’intégration spatiale de la Corée au XXIe siècle. Il vise avant tout à mettre en place une structure territoriale nationale ouverte sur le monde extérieur et à renforcer la compétitivité mondiale des villes coréennes à travers la création de grandes zones économiques à statut dérogatoire. À ces fins, le plan prévoit la construction d’une économie organisée en réseau selon des axes régionaux interconnectés, unissant les trois littoraux et l’intérieur des terres.

 

 La carte de ce quatrième PGATN présente différents éléments de la planification du territoire en Corée du Sud, à l’aide de symboles divers. Elle reprend les réseaux de transport et précise la localisation des complexes industriels, des complexes de haute technologie, des « villes spécifiques pour l’entrepreneuriat », des « villes spécifiques pour l’innovation », des parcs nationaux, des ports et des aéroports. La plupart des complexes industriels se situent le long de la côte sud, autour de Séoul et dans les zones environnantes. Les autres complexes sont principalement situés dans le centre et à l’ouest du territoire. Les complexes industriels de haute technologie, spécialisés dans les innovations numériques, sont principalement situés le long du corridor Séoul-Gwangju, généralement à proximité des centres urbains et avec un bon accès à l’autoroute. Les « villes spécifiques pour l’innovation », où sont concentrées les activités de recherche et développement, sont dispersées à l’ouest et au sud du territoire. Les « villes spécifiques pour l’entrepreneuriat », moins nombreuses que les « villes spécifiques pour l’innovation » et spécialisées dans la promotion du tissu entrepreneurial, sont situées à dessein loin des grandes villes, dans le but de promouvoir l’économie dans les régions moins développées.

 Ainsi, les différents plans d’aménagement cherchent à mettre en valeur les spécificités géographiques locales en prenant en compte les stratégies nationales. La carte présentant le quatrième PGATN fournit le résultat des trois périodes précédentes de planification du territoire. La croissance continue néanmoins à créer des déséquilibres qui constituent les défis du futur et qui devront être pris en compte dans la réflexion sur l’avenir de la Corée.