Édition synthétique
La richesse et la diversité des écosystèmes de la péninsule coréenne ont attiré les populations depuis des siècles. Les populations de la Corée ont développé un mode de vie unique, fusion entre la culture maritime du Pacifique et la culture continentale de l’Eurasie. Elles ont aussi adopté une vision traditionnelle de la nature à l’échelle des bassins versants avec la chaîne du Baekdu-daegan comme épine dorsale de la péninsule. Elles ont développé de nombreuses organisations locales à caractère écologique, à l’exemple des associations pour la protection des pins (songgye) et les « contrats villageois » (hyangyak). Tandis que l’industrialisation rapide et le développement du pays ont fait décoller l’économie nationale, la Corée fait désormais face à des problèmes environnementaux, notamment la pollution atmosphérique, celle de l’eau et des sols, la réduction de la biodiversité et la dégradation des écosystèmes. Ces problèmes sont abordés par le Rapport national sur les écosystèmes, évoqué au chapitre 2, qui a permis de cartographier les environnements naturels et les biotopes dans tout le pays. La quatrième et dernière enquête a été achevée en 2014. Des cartes de synthèse sur l’état de l’environnement ont été publiées et largement consultées par les agences gouvernementales, les entreprises, les universités et centres de recherche, ainsi que par le grand public. Certaines cartes montrent la valeur écologique de chaque entité géographique (montagnes, rivières, zones humides, lacs, terres agricoles et aires urbaines), selon un système de notation spécifique. Pour ces cartes, des enquêtes environnementales ont été conduites sur le terrain pour neuf critères : caractéristiques géographiques, couvert végétal, flore, macro-invertébrés benthiques, insectes, poissons d’eau douce, reptiles, oiseaux et mammifères. Les résultats analysés à l’aide d’un Système d’information géographique (SIG) qui permet une évaluation de la végétation, de la faune, des caractéristiques géographiques et des zones humides utilisées pour la réalisation de plans environnementaux nationaux et locaux. Elles participent également de la réflexion pour concevoir des plans de développement, évaluer les impacts environnementaux.
La carte de naturalité écologique présente les espaces en danger, particulièrement sensibles face au développement des activités. Les parcs nationaux et autres réserves, représentés en orange, se concentrent dans les régions littorales et le long des chaînes de montagne au centre de la partie septentrionale de la Corée du sud. Les zones de niveau 1, où le développement des activités fait l’objet de limitations, se localisent, elles aussi, dans les régions de montagne et dans le nord du pays à proximité des zones classées comme réserves spéciales. Quelques autres petites zones de niveau 1 sont disséminées dans d’autres régions d’altitude. Dans les zones de niveau 2, des mesures sont nécessaires pour minimiser les impacts environnementaux du développement. Ces zones sont de loin les plus étendues et englobent quasiment le reste du pays, quelle que soit l’altitude, à l’exception des vallées, des zones agricoles et des zones urbanisées. La carte révèle que plus de 80% de la Corée du sud sont classés en niveau 2 ou constitués de territoires au développement moins en danger du point de vue écologique et environnemental.
La feuille de Ganseong (province du Gangwon), tirée du Rapport national sur les écosystèmes, représente pour l’essentiel une zone de niveau 1. Un tronçon du tracé suggère que la limite de la zone, suivant plus ou moins la topographie, coïncide avec une limite naturelle, mais un autre tronçon composé de segments rectilignes laisse supposer qu’elle correspond à une limite administrative. On peut alors se demander si le caractère composite d’une telle limite n’implique pas aussi des critères fluctuants de niveau de protection.
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