Édition synthétique

Les courants marins

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 La péninsule coréenne est sous l’influence de trois courants chauds, l’un dans la mer Jaune, le deuxième dit courant de Tsushima dans le détroit de Corée, le troisième dans la mer de l’Est. Tous les trois sont des branches du Kuroshio (littéralement
« courant noir »), un courant côtier du Pacifique Ouest, le deuxième plus grand au monde après le Gulf Stream dans l’Atlantique. Il part de l’est de Taiwan et circule jusqu’au nord du Japon. Sa température avoisine les 20-30°C et il connaît aussi une forte salinité (autour de 34‰).

 Le courant chaud de la mer Jaune passe près de la péninsule chinoise du Liaodong via les îles au large de la Corée, et atteint le golfe de Bohai au cours de l’été. Il s’affaiblit ensuite en automne, lorsqu’il devient côtier, puis migre vers le sud avant de finalement passer à l’est du détroit de Jeju.

 Le courant de Tsushima se détache du courant de Kuroshio en mer de Chine orientale et circule vers le nord pour atteindre la mer de l’Est. Il est caractérisé par des hautes températures et une forte densité de l’eau. Perdant la couleur noire originale du Kuroshio, il devient bleu-cobalt. C’est un des principaux facteurs influençant les arrivées de neige hivernale dans la région du Yeongdong en Corée, car les vents d’est froids s’y chargent d’humidité avant d’atteindre la côte est de la péninsule.

 Le courant chaud de la mer de l’Est est une branche de ce courant de Tsushima. Il se déplace vers le nord le long de la péninsule jusqu’à se mêler au courant froid de Corée du Nord, à 36-38° de latitude. Il bifurque ensuite vers l’est, puis vers le nord-est, avant de rejoindre le courant de Tsushima.

 Le courant froid de Liman débute dans le détroit de Tartarie (Russie) et circule vers le sud, le long du continent eurasien, jusqu’à la mer de l’Est. Plusieurs théories existent quant à sa formation. À en croire la plus admise, le courant de Tsushima se refroidit à mesure qu’il se déplace vers le nord, en mer de l’Est, où il se mêle aux eaux douces du fleuve Amour. Celles-ci migrent alors vers le sud, constituant le courant froid de Liman, qui prend son nom d’un terme russe signifiant « embouchure de grande rivière ». Il connaît des températures plus fraîches et une plus basse salinité. Il est aussi caractérisé par une grande abondance d’espèces de poissons d’eaux froides.

 Enfin, le courant froid de Corée du Nord est une extension du courant de Liman qui circule vers le sud-ouest le long de la côte orientale de Corée du Nord, jusqu’à Wonsan en été. Son influence est bien visible en hiver le long de la province du Gangwon, dans sa partie sud-coréenne.

 

 La mer Jaune, par sa forme particulière bordée sur trois côtés par des terres, favorise des courants marins circulaires. Elle permet en effet une accumulation d’eau qui crée de fortes marées, contrairement à la mer de l’Est. L’amplitude des marées à l’ouest est en effet relativement forte et atteint son niveau maximal à Incheon avec 10,5 m (où elle est l’une des plus fortes d’Asie orientale). Elle est en revanche plus faible dans le sud-est : 2,3 m à Jinhae et 1,6 m à Busan. Les marées permettent en Corée de développer la production d’électricité marémotrice. La plus grande usine marémotrice au monde se trouve au lac Sihwa et utilise une digue-à-la-mer construite en 1994 à Incheon. L’amplitude moyenne des marées à Sihwa est de 5,6 m, mais atteint 7,8 m en été (des études scientifiques ont démontré qu’une station n’est rentable qu’avec une amplitude supérieure à 4 m). Cela étant, cette usine n’utilise que les courants montants pour produire de l’électricité.