Édition synthétique

Une population principalement urbaine

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 Entre 1949 et 2010, la population coréenne est passée de 28,4 à 48,4 millions d’habitants. La majorité de la population coréenne (plus de 90%) vit en milieu urbain. Il apparaît qu’une large part de la population se concentre dans l’aire métropolitaine de Séoul. En 1949, les 4,2 millions d’habitants de cet espace représentaient 21% de la population totale. En 2010, ces chiffres étaient de 23,8 millions d’habitants et de 49%. Dans l’intervalle, toutes les autres régions ont vu diminuer leur poids démographique relatif, la baisse étant la plus marquée dans la région du Honam (qui comprend les provinces du Jeolla du Nord et du Jeolla du Sud, dans le sud-ouest du pays). L’aire métropolitaine de Séoul a gagné à peu près 19,7 millions d’habitants, suivie, avec 6,4 millions, par la région du Yeongnam (qui comprend les provinces du Gyeongsang du Nord et du Gyeongsang du Sud, dans le sud-est). Ces deux régions, celles de Séoul et du Yeongnam, ont absorbé à elles seules 92% de l’augmentation de la population pendant cette période. Leur croissance démographique a accompagné leur croissance économique. Des ressources essentielles, capitaux, technologies et travail, ont été concentrées dans ces deux régions alors que la Corée connaissait sa phase de développement économique la plus rapide.

 

 La carte de la répartition de la population en 2010 est une carte par points, chaque point représentant 1 000 personnes. Elle montre que la population se concentre dans des agglomérations de tailles variables. En comparant cette carte avec celles des réseaux de transport (pages 94-95), on observe une corrélation entre la répartition de la population et les axes de communication majeurs. Le gouvernement a réalisé de lourds investissements dans les centres industriels et économiques et a relié ceux-ci par un réseau de transport efficace ; ces centres fournissent des emplois ainsi que des services publics attractifs. Des populations beaucoup plus faibles sont cependant présentes dans les espaces ruraux, qui apparaissent sur la carte à travers quelques points dispersés.

 

 La densité de population en Corée a augmenté d’environ 210 à 470 habitants/km2 entre 1949 et 2010. La Corée présente l’une des densités de population les plus élevées au monde. Jusqu’en 1966, l’aire métropolitaine de Séoul et la région du Honam avaient toutes deux des densités de population supérieures à la moyenne nationale. En 2010, Séoul était largement plus densifiée que les autres espaces, la densité étant passée d’environ 350 à 1 990 habitants/km2 entre 1949 et 2010. En 2010, de nombreux quartiers de la ville avaient une densité de population supérieure à
10 000 habitants/km2. La densité était similaire dans certains quartiers des métropoles régionales comme Busan, Daegu et Gwangju. Ces chiffres sont parmi les plus élevées du monde, si l’on omet des cités-États comme Monaco ou Singapour. Reflétant cette tendance, le centre géographique de la population coréenne continue de se déplacer vers l’aire métropolitaine de Séoul.

 

 Les trois cartes qui montrent la croissance de la population de 1980 à 2010 soulignent les changements de rythme de la croissance. Ces cartes montrent des taux de croissance démographique négatifs au niveau des collectivités locales de base (si, gun et gu) le long d’un axe nord-est/sud-ouest, alors que les taux sont positifs dans les centres urbains. À une échelle plus fine, on voit que les centres de Séoul et de Busan perdent en réalité des habitants tandis que leurs banlieues en gagnent. Le déclin de la population est moins marqué dans les campagnes à partir des années 2000, car ces espaces ont déjà été largement dépeuplés dans les périodes antérieures.

 

La collecte des données démographiques

 Il existe diverses manières de collecter les données démographiques, et donc différentes statistiques telles que la population résidente enregistrée, la population estimée et la population recensée. La population résidente se fonde sur l’enregistrement des ménages et donne habituellement le plus grand des trois chiffres. Il est fréquent, pour des raisons diverses, que la résidence principale d’un individu soit différente de son logement officiel. Pour corriger ce problème, un recensement de la population est réalisé tous les cinq ans. Entre chaque recensement officiel, l’Office national des statistiques publie chaque année des chiffres de la population estimée. Comme le recensement de la population ne peut pas atteindre un taux de réponse de 100%, la population résidente enregistrée est la plus élevée, suivie de la population estimée et de la population recensée.