Édition synthétique
Ces graphiques utilisent les données recueillies dans le cadre de la prospection maritime sur divers sites côtiers de la Corée du Sud entre 1999 et 2014. Si ce court laps de quinze ans ne permet pas de produire des projections sur le long terme, il offre cependant une bonne base de départ pour analyser le milieu, créer des référentiels ou encore suivre des évènements particuliers. Toutes les stations de mesure sur les littoraux est et ouest révèlent une hausse graduelle du niveau des mers, de l’ordre de 3 à 8 cm. Ces chiffres sont une moyenne de la fluctuation normale au cours du temps. Il existe cependant des exceptions comme sur les îles méridionales de Jeju et de Chuja où le niveau marin est stable. Par ailleurs, on note dans l’ensemble une légère hausse de la température moyenne des mers. Une observation des données sur le long terme – depuis les années 1960 – montre que la température à la surface des mers a été plus variable et que la hausse du niveau des mers a été plus franche depuis le début du XXIe siècle.
La prospection maritime des côtes coréennes a été mise en œuvre dès les premières années du XXe siècle. En Corée du Sud, elle a d’abord été menée par un bureau de l’État-major de la Marine, avant d’être reprise et développée par l’Institut de recherche sur le développement des mers, un organisme gouvernemental fondé en 1973 et dépendant de l’Institut coréen de sciences et technologies, qui a été rebaptisé par la suite en Institut coréen des sciences et technologies de la mer (KIOST). Aujourd’hui, les explorations et les recherches de cet Institut se poursuivent sur les littoraux coréens et les mers bordant la péninsule, ainsi que dans d’autres régions du monde comme l’Arctique et l’Antarctique. La prospection maritime peut être définie comme la collecte de données à l’aide de diverses techniques d’observation qui permettent de mieux comprendre les caractéristiques des phénomènes marins. Elle inclut des recherches de physique marine, géologie marine, biologie marine, chimie marine, sans oublier les données de télédétection. Les données sur les hausses du niveau de la mer le long des côtes coréennes proviennent aussi de ces études marines. Les campagnes d’exploration permettent d’étudier les propriétés physiques des mers comme la température de l’eau, la salinité, les vagues, les marées, les submersions, les fluctuations du niveau de la mer et les courants. Les études montrent que le niveau des mers bordant la péninsule coréenne monte, à raison de 0,27 cm/an dans la mer de l’Est, 0,24 cm en mer Jaune et 0,21 cm dans le détroit de Corée. Les plus fortes évolutions sont enregistrées sur les îles de Geomun (0,41 cm) et de Jeju (0,55 cm) ainsi qu’à Pohang (0, 58 cm) et surtout Boryeong (0,65 cm). La mer de l’Est est cependant celle qui, d’une manière générale, connaît la hausse la plus importante. C’est la conséquence de l’augmentation du transport d’eaux chaudes par le courant de Kuroshio et de la hausse des températures du courant chaud en mer de l’Est, qui résulte elle-même du réchauffement global. Si celui-ci s’accélère, les terres littorales pourraient souffrir d’un certain nombre de dommages liés aux submersions marines. Les scénarios RCP 4,5 et 8,5 prévoient qu’en effet une augmentation du niveau des mers bordant la péninsule devrait atteindre respectivement 70 ou 88 cm d’ici à la fin du XXIe siècle (voir l’explication des scénarios RCP p. 46-47).
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